Dans le monde du travail actuel, il est clair que la mobilisation des employés constitue un enjeu stratégique pour la plupart des organisations. On parle de reconnaissance, de flexibilité, de santé et de mieux-être, etc. Les Drs Gary Chapman, auteur du livre à succès Les cinq langages de l’amour, et Paul White, psychologue américain spécialiste des relations harmonieuses au travail, nous offrent un éclairage différent en nous proposant cinq langages d’appréciation à utiliser en milieu de travail afin de satisfaire le besoin de reconnaissance de chacun.

Ce que les employés veulent vraiment

Bien entendu, chacun d’entre nous s’attend à être rémunéré équitablement pour le travail qu’il fait et tout le monde aimerait gagner plus. Toutefois, ce que les employés veulent le plus, selon les Drs Chapman et White, c’est se sentir appréciés au travail, tant par leurs supérieurs que par leurs collègues, et ce, afin de considérer leur emploi non seulement comme un simple moyen de gagner leur vie, mais aussi comme une façon de s’épanouir en tant qu’être humain.

Ils ont aussi constaté que chaque personne possède un langage d’appréciation primaire et un secondaire et qu’elle se sentira véritablement reconnue que lorsque le message lui est communiqué dans le langage qui l’interpelle le plus, c’est-à-dire le primaire.

Les langages d’appréciation

Les Drs Chapman et White ont inventorié cinq principaux langages d’appréciation. Ils ont toutefois exclu le « toucher physique » au terme de leurs recherches pour n’en garder que quatre. En effet, le toucher physique, pour des raisons évidentes, peut engendrer beaucoup plus de malaises que de bienfaits en milieu de travail. Voici donc les quatre langages d’appréciation retenus pour les milieux de travail.

  1. « Les paroles valorisantes composent le langage qui utilise des mots pour communiquer un message positif à une autre personne. »1 En milieu de travail, la rétroaction positive et l’éloge verbal au sujet des réalisations des individus sont les dialectes de ce langage les plus utilisés. L’appréciation des traits de personnalité peut également être très valorisante pour une personne dont c’est le langage primaire. Il faut également savoir tenir compte du contexte dans lequel la personne souhaite être valorisée de cette façon. Ainsi, certaines personnes apprécieront les remarques en tête-à-tête, alors que d’autres préféreront les éloges publics ou écrits. Finalement, prenez garde aux éloges creux, trop généraux ou qui manquent de sincérité qui vous feraient manquer votre cible.
  2. « Le temps de qualité consiste à donner à une personne votre entière attention. »2 Il s’agit ici d’avoir des conversations de qualité avec les gens et de faire preuve d’écoute active (maintenir un contact visuel, reformuler, démontrer de l’empathie, tolérer l’ambiguïté, être ouvert d’esprit, respecter les silences, etc.). Le temps de qualité peut aussi se concrétiser par des rencontres d’équipe, des activités sociales et des expériences partagées. Encore une fois, l’authenticité et une vraie présence de votre part sont gages de succès pour ce langage.
  3. « Les services rendus sont les gestes et les actions d’entraide qui démontrent de l’affection. C’est la volonté de servir les autres. »3 Pour les gens dont le service est le langage primaire, les mots ont bien peu d’impact. Il existe toutefois quelques règles d’or pour servir efficacement. D’abord, il faut s’assurer que vos propres responsabilités sont assumées. Ensuite, il faut demander avant d’aider, vérifier si l’autre désire de l’aide et de quel ordre. Il faut également accepter de faire le travail à la façon de l’autre et le terminer. Finalement, servez volontairement avec le sourire et une attitude positive.
  4. « Les cadeaux tangibles consistent à offrir le bon cadeau à une personne qui apprécie les récompenses concrètes. Il s’agit d’un puissant message de remerciements, d’appréciation et d’encouragement. »4 Il y a deux éléments à respecter pour que les cadeaux soient véritablement perçus comme signes d’appréciation. D’abord, vous devez offrir des cadeaux aux personnes qui aiment cette forme de reconnaissance et deuxièmement, vous devez offrir un cadeau que la personne estime. Par exemple, des billets de spectacle ou de hockey, ou même le privilège de quitter le travail plus tôt peuvent être significatifs pour certains individus, mais pas pour d’autres. Une chose est certaine, les stylos et les tasses n’ont plus la cote. De plus, il faut vous assurer que votre milieu de travail ne verra pas de telles récompenses comme une forme de favoritisme ou d’injustice.

Comme nous avons tendance à parler le langage d’appréciation qui nous vient naturellement, il est important de chercher à connaître celui des autres. Sinon, en persistant à communiquer notre appréciation dans le mauvais langage, non seulement l’autre ne se sentira jamais réellement apprécié, mais la crédibilité qu’il nous accorde risque sérieusement d’en souffrir.

En conclusion

Découvrir le langage des autres exige un effort, certes, mais qui sera récompensé. Vos relations et votre milieu de travail ne pourront que mieux s’en porter. Je vous invite donc à observer le comportement des gens qui vous entourent, à noter ce qu’ils demandent ou apprécient des autres et à écouter leurs plaintes. Vous trouverez ainsi d’excellents indices qui vous permettront de découvrir leur langage d’appréciation primaire.

  • 1CHAPMAN, Gary, WHITE Paul. Les 5 langages d’appréciation dans le milieu de travail, 2015, p.40
  • 2CHAPMAN, Gary, WHITE Paul. Les 5 langages d’appréciation dans le milieu de travail, 2015, p.53
  • 3CHAPMAN, Gary, WHITE Paul. Les 5 langages d’appréciation dans le milieu de travail, 2015, p.66
  • 4CHAPMAN, Gary, WHITE Paul. Les 5 langages d’appréciation dans le milieu de travail, 2015, p.76

Voir aussi