Mille raisons peuvent pousser un employé qui est allé voir ailleurs à réintégrer les rangs de votre organisation. Voici ce qu’il faut considérer avant de le réembaucher.

C’est un classique : un employé quitte votre entreprise parce qu’il a de meilleures chances d’avancement chez le concurrent. Quelques mois plus tard, voilà qu’il vous rappelle parce qu’il aimerait revenir…

« On voit beaucoup ce phénomène chez les nouvelles générations, qui ont moins tendance à faire carrière au sein d’une même entreprise que les baby-boomers ou la génération X », note Monia Boulais, CRHA, fondatrice-consultante de MB Ressources humaines. « Les ex-employés imaginaient l’herbe plus verte ailleurs, mais ont négligé de tenir compte de l’ambiance de travail, de la culture d’entreprise, du style de leadership. Souvent, ils regrettent et veulent revenir. »

Faut-il pour autant les réintégrer ? Pas si vite, dit-elle. Devant des candidatures aussi alléchantes – après tout, l’ex-employé connaît déjà les rouages de l’entreprise –, les dirigeants de PME ont souvent tendance à ne considérer que leurs besoins à court terme, comme un poste à pourvoir.

« Au-delà des compétences techniques, demandez-vous pour quelles raisons l’ex-employé a démissionné. Était-ce dans un contexte positif ? Il faut évaluer les profils dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs à long terme, et non seulement les mandats à livrer à court terme. »

Réintégrer un ex-employé dont la personnalité ou l’attitude contrastaient avec les valeurs de l’organisation peut avoir un effet démobilisant sur le moral des troupes, poursuit-elle. À l’inverse, certains retours peuvent s’avérer bénéfiques. « Je les appelle les beaux départs : les employés ont acquis ailleurs un bagage qu’on ne pouvait leur offrir. On peut tout à fait les réintégrer dans un autre poste, ce qui sera profitable à tous. C’est vraiment du cas par cas. »

Pour sonder les motivations de l’ex-employé, Monia Boulais suggère de le rencontrer en personne. « Sans lui dire oui tout de suite, on met les cartes sur table, dit-elle. Les irritants qui l’ont poussé à démissionner sont sans doute encore présents. Il faut s’assurer qu’ils n’aient pas d’impact sur sa motivation. »

Quant aux récidivistes, abonnés des multiples départs et retours, on peut aussi les réintégrer… à certaines conditions. « On voit souvent ces situations dans le commerce de détail et la restauration. Tout dépend du poste et du contexte. Comme employeur, il faut se questionner afin de préserver l’équité de traitement par rapport aux gens qui sont restés en poste pendant son absence. »

Chose certaine, la réintégration – ou pas – d’un employé démissionnaire repose sur la transparence des échanges. Si un boomerang revient toujours à son point de départ, à vous de décider si c’est pour le meilleur ou pour le pire !

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