Dans un contexte où les entreprises s’arrachent les meilleurs candidats, la réputation de l’employeur a un réel impact sur son attractivité. Alors, pourquoi ne pas emprunter certaines pratiques gagnantes propres au secteur du service à la clientèle pour maximiser l’expérience candidat avant, pendant et après le processus de sélection? Marche à suivre.

Considérer le candidat comme un client

Dans un marché hautement concurrentiel, l’expérience client est un véritable levier de fidélisation émotionnelle. Or, comment développer une culture organisationnelle orientée vers le client si l’expérience candidat et celle des employés s’avèrent décevantes au contact de l’organisation? Comment espérer intégrer la voix du client à ses opérations si les gens recrutés ne se sentent pas traités comme tels?

Le sondage CandE 2014 mené par le Talent Board canadien révélait que 66 % des candidats affirmant avoir vécu une expérience candidat négative dissuaderaient quiconque de postuler et que 9 % d’entre eux diminueraient leurs achats et leur relation avec la marque. D’un autre côté, 96,9 % des candidats ayant eu une expérience candidat positive recommanderaient à une personne de postuler et 23 % renforceraient même leur relation par une alliance avec la marque et l’achat de produits.

Soigner la marque employeur

La présence web de l’entreprise, incluant son site Internet et sa section carrière, ses comptes sur les réseaux sociaux, ses publications et ses affichages de postes, constitue sa première ligne de contact avec le marché des talents. C’est l’amorce de l’expérience candidat. Ces outils de promotion, tout comme les offres d’emploi, doivent être attrayants et représentatifs de ses valeurs, de ses atouts, de son positionnement et de sa vision. C’est à partir de ces informations que les candidats se feront une opinion de l’organisation. Ils doivent se sentir rapidement interpellés, sans quoi ils passeront à la suivante.

Personnaliser tous les points de contact

Nombreux sont les candidats qui se plaignent de l’absence de rétroaction après le dépôt de leur candidature, alors qu’un accusé de réception serait un effort minimum à fournir. Pour ne pas déshumaniser l’expérience, il faut s’assurer de soigner la relation à tous les points de contact : sur le web, dans les salons, au téléphone, lors de l’envoi du CV, de l’entrevue téléphonique ou en personne. À tout moment, le candidat doit se sentir valorisé, recevoir des réponses personnalisées et être encouragé à s’exprimer sur son expérience.

Mener une conversation plutôt qu’un interrogatoire

L’entrevue est l’occasion de faire bonne impression tant pour le candidat que pour l’organisation, qui s’évaluent mutuellement. L’expérience doit donc être agréable : accueil courtois, offre d’eau ou d’un café, ponctualité du recruteur, présentations dans la simplicité, mais en bonne et due forme, visite impromptue des lieux de travail, contact avec les collègues éventuels et, finalement, entretien d’embauche qui tient davantage d’une conversation que d’un interrogatoire. L’heure n’est plus aux questions pièges; il s’agit plutôt de permettre au candidat de se faire valoir et de déceler non seulement ses zones de vigilance, mais aussi ses forces et son potentiel. Il faut faire en sorte d’abaisser le niveau de stress du candidat pour qu’il se montre au naturel.

Choisir et assumer

Le choix final d’un candidat est une étape cruciale : on doit poursuivre la conversation avec lui pour qu’il ne se tourne pas vers un autre employeur, effectuer un suivi serré, éviter que le processus s’étire en longueur avant de lui faire une offre. Pour ne pas miner la crédibilité de l’organisation, la moindre des choses est d’aviser le candidat des délais éventuels et de soumettre une offre qui reflète le contenu des discussions et qui correspond aux attentes mutuelles.

Les candidats non retenus méritent également d’en connaître les véritables raisons. Il faut leur donner des conseils avec bienveillance et les inviter à demeurer en contact avec l’organisation. Bref, malgré la déception, on cherche à éviter la frustration.

Se mesurer

Les personnes responsables du recrutement devraient mesurer la satisfaction des candidats envers leur expérience avec l’organisation au même titre que les stratèges marketing se préoccupent de l’expérience client. Divers moyens peu coûteux peuvent être mis en place aux différents points de contact avec les candidats afin de recueillir leurs commentaires. Par exemple, lors du dépôt de leur candidature en ligne, on pourrait leur demander leur avis sur le processus de postulation. Un sondage de satisfaction pourrait être envoyé systématiquement après une entrevue.

L’expérience candidat peut certainement aider à attirer les meilleurs talents au sein de l’organisation; mais elle peut aussi en refroidir plus d’un, si elle s’avère négative. On doit également penser à l’expérience candidat vécue par ceux qui sont recrutés par l’entremise d’un tiers. Le choix des partenaires externes en recrutement est crucial et ne doit pas uniquement reposer sur l’efficacité, mais aussi sur la qualité de leur approche auprès des candidats. En effet, ces partenaires sont le prolongement de l’entreprise et peuvent avoir un impact majeur sur sa réputation, puisqu’ils la représentent auprès des candidats.

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